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LE TRUCIDE DE PONTHOZ__________________

  Tiré d'un document des Archives de l'Etat de Huy : Cours de justice de Clavier N° 76.
 
    En ce jour de mai 1618, c'est une bien morne journée qui s'annonce. Les officiers de la haute court et justice d'Ochain, à la requête de leur chevalier Seigneur, doivent instrumenter les auditions des témoins de l'homicide perpétré en cette terre d'Ochain contre la personne d'un certain Nicolas de Calais. Les auditions doivent se faire afin de répondre à certaines questions qui éclairciront les faits.

1) Si Nicolas est venu au village de Ponthoz avec l'intention de fuir vers Liège.
2) Si, arrivé dans le village de Ponthoz, il aurait parlé des personnes qui sont venues l'attendre et rencontrer avec armes et épées pour l'agresser. Lui ayant donné un coup d'épée au côté gauche sous la côte et sortant à la poitrine du côté droit, ayant percé les parties nobles dont il est parvenu à la mort.
3) Quelles sont les personnes, les armes, l'endroit et tout ce qui a été constaté au lieu de l'homicide.
4) Quels propos ont été tenus en l'agressant, et de quelle manière. Avec quelle arme:  empruntée  ou contraint et forcé d'agir.
5) Qui sont les gens qui l'ont ramené encore vivant à la maison de Lowis, hostelain  (aubergiste) de Montval à Ponthoz, et si ceux-ci ne portent pas de responsabilité dans le décès de l'occis
6) Si pendant qu'il était malade à Ponthoz, Nicolas a toujours persévéré à dire qui l'a transpercé et qui l'a fait faire.
7) Si, ayant demeuré ferme pendant sa maladie en ses propos et accusations, s'il est décédé en bon chrétien en la foi catholique.
8) Finalement, s'il n'a pas été fait état de menaces, querelles, voulant se battre ou tuer, et spécialement un appelé Johan de Serlenaux, agressé au pistolet.

     Lowis, le premier témoins raconta avoir servit un trait de cervoise à Nicolas. Celui-ci se retirait vers Maastricht, pensant trouver quelqu'un de Calais dont il était natif, afin d'avertir sa mère de son comportement et disait qu'il n'oserait se retirer en son pays, et espérait trouver une personne qui lui donnerait assistance. Il expose que Nicolas une fois parti de Pontho, s'en allant sur le chemin de Liège, fut suivi par deux personne: un appelé Lambert de la Roche, et l'autre Andor, serviteur à la demoiselle de Verlaine, demeurant à Ponthoz. Une des filles de Lowis vint crier: " père, père, voilà Andor et l'autre qui on tué ce pauvre homme qui est passé par ici". Sitôt, Lowis courut à travers champs et voit le dit Lambert remettant au fourreau l'épée dont Andor a donné le coup à Nicolas. Cet homicide fut perpétré en un lieu appelé alle Tassenière par dessous le village de Ponthoz, sur le chemin qui va à Liège. Il dit aussi que l'occis lui a dit, une fois ramené à son auberge et agonisant, que Lambert et Andor vinrent le trouver sur le chemin. " Tient" dit Lambert à Andor " voilà une épée, tue-le". Il donna deux à trois fois l'épée sur la tête. Nicolas lui répétait " Messieurs, laissez-moi passer" tout en criant "aux meurtriers". Voulant se sauver, Andor lui donna un coup d'épée à travers du corps, duquel il tomba par terre. Ramené à l'auberge, Lambert vient en présence du patient, nettoyer son épée. " Hé! monsieur voilà l'épée qui m'a donné le coup" dit Nicolas. " Veux-tu dire que je t'ai donné le coup" répond Lambert. Nicolas répondit que nom, mais que c'était son serviteur avec l'épée en question qui lui a donné le coup mortel.
     Au Ve article, dépose que le patient étant blessé  sur les champs et le bruit donné qu'il était tué, la femme de Lowis courut sur les champs ou elle trouvait Nicolas titubant et se tenant debout avec peine. Noette le ramena à la maison par compassion, ou le blessé renouvela tous les propos déposés aux premiers articles, et même que Lambert disait à Andor " sauve-toi" lequel répondit " pourquoi me sauverai-je, vous me l'avez fait faire". Et de fait, alant quérir un chirurgien pour le penser, et voyant la blessure, il lui dit " Andor sauve-toi, tu n'as plus à faire ici".
     Au VIe et VIIe article, dit être vrai, que malade à Ponthoz, il a toujours persévéré jusqu'à la mort à dire que Andor et Lambert lui on fait la blessure et qu'il voulait mourir sur cela. Néanmoins qu'il leur pardonnait de bon coeur. Qu'il est parvenu à la mort comme un bon chrétien, voulant être administré des sacrements de la confession et eucharistie.
     Au VIIIe article, dépose que Andor a le nom et la réputation de faire des querelles en menaçant les personnes, sans se soucier de la vie et donnerait un coup d'arquebuse. Même avoir ouï dire, que un coup d'arquebuse fut tiré sur le seigneur Jean de Herleuvaulx aux environ de Pâques auquel il échappa, l'arme n'ayant pas prit feu.
   Chacun des témoins entendus, donnèrent la même version des faits, avec des détails complémentaires. Messire Jean Martin, chapelain à l'église de Clavier et âgé de vingt-huit ans, fit la déposition suivante. Nicolas, soldat passant par le village de Ponthoz, lui a dit qu'il allait vers Maastricht. Que Lambert de Laroche et Andor, serviteur à la demoiselle de Verlaine, le sont venu trouver sur le chemin près de l'église de Ponthoz auquel il demandèrent qui il était et ce qu'il cherchait. Nicolas répondit qu'il était pauvre soldat et qu'il s'en allait vers Maastricht. Il répondirent qu'il était exception, qu'il était un espion. Il dit que non, qu'il était natif de Calais et qu'il venait des guerres. Qu'il passait simplement et qu'il leur montrerait son passeport s'il le voulait. Étant parvenu sur les champs, les deux hommes le poursuivant lui crie qu'il s'arrête. Parvenu près de lui, il lui mirent la main sur la garde de son épée et lui donnèrent des coups sur la tête. Il se mit à crier aux meurtriers et voulut se sauver et s'enfuir. C'est alors que Andor, qu'il croyait le valet de Lambert, lui donna un coup d'épée par derrière au travers du corps. Après le fait perpétré et prévenue par les enfants, Noette la femme de Lowis et Anne Alexandre, le ramenèrent à l'auberge. Chemin faisant, un appelé Lambert vint les rencontrer et demanda au blessé: " eh! bien mon ami as esté moi qui vous age donné le coup"? Lequel répondit que non, que c'était son valet avec son épée, lequel le voulait encore menacer. Ensuite il lui dit qu'il puise courage, qu'on le ferait guérir.
     Le deuxième jour de juin 1618, la cour de justice d'Ochain, par l'officier du seigneur et après l'audition des témoins et examen des enquêtes, donne publication; Le maïeur et les échevins de la haute court et justice d'Ochain ont trouver Lambert et Andor coupable du fait perpétré. 







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